Montag, 19. März 2018

[Clea] La Turquie mène une campagne d'élimination de ses opposants en Europe : Bahar Kimyongür est en danger !

url de ce message : http://leclea.be/affaire_dhkp-c/la_turquie_veut_la_tete_de_bahar/clea_message_19-03-18.html
Chère amie, cher ami,

La Turquie mène une campagne d'élimination de ses opposants en Europe : Bahar Kimyongür est en danger !
  Campagne sanglante en Europe
La presse européenne se fait actuellement l'écho d'informations extrêmement préoccupantes, prouvant que le citoyen belge Bahar Kimyongür court un réel danger.

On apprenait ainsi, jeudi passé, qu'un commando missionné par Ankara avait tenté de kidnapper un opposant à Erdogan... en Suisse
https://www.lematin.ch/suisse/turquie-voulait-
enlever-opposant-suisse/story/26740206


Le même jour, le journal Le Monde révélait que l’État turc était, en fait, en train de mener une campagne visant à éliminer ses opposants sur tout le territoire européen (notamment en Belgique) :
http://www.lemonde.fr/international/article/2018/03/15/
l-europe-veut-contrer-les-espions-turcs-sur-son-sol_5271240_3210.htm
l

(cet article électronique étant réservé aux abonnés du Monde, nous vous invitons à le lire dans son intégralité à la fin de cemessage).

Bahar Kimyongür fait partie des cibles des services secrets turcs. Parce qu'il critique Erdogan, la tête du militant est mise à prix par Ankara et les insultes, les intimidations, les menaces de mort rythment déjà son quotidien et celui des membres de sa famille:
https://www.facebook.com/SoutienABaharKimyongur
/photos/pcb.1766942903357836/1766942496691210/?type=3&theater


Pourtant, en dépit de toutes ces nouvelles alarmantes, il devient de plus en plus évident que la Belgique ne fera pas le moindre geste pour protéger notre compatriote. Trop d'intérêts économiques (les échanges commerciaux entre la Belgique et la Turquie dépassent les 7 milliards d'euros par an), militaires (les deux pays sont alliés dans le cadre de l'OTAN), politiques (des suites de l'accord UE - Turquie, Ankara s'occupe de la sale tâche dans le  freinage des flux de migrants vers l’Europe) ou diplomatiques (Erdogan a été, par exemple, fait chevalier de l'Ordre de Léopold par le roi Philippe) sont en jeu pour que « la défense des défenseurs des droits de l'homme »* puisse primer dans cette affaire.

Un constat donc : sans pression de notre part, MM. Reynders et Jambon ne bougeront pas pour aider Bahar. Une solution aussi : pour forcer les autorités belges à réagir, chaque signature va compter ! Nous voulons être 1000, mille à demander au gouvernement de tout mettre en œuvre pour protéger Kimyongür. Chaque signature compte. Alors, prenez quelques secondes de votre temps pour signer cette pétition électronique et pour motiver vos amis à faire de même. La vie d'un homme est en jeu.
https://www.petitions24.net/le_gouvernement_belge_
doit_proteger_bahar_kimyongur


Merci pour votre soutien
LE CLEA
* Cette idée semble pourtant chère au chef de la diplomatie belge qui rappelait, il y a quelques jours à peine, à quel point la Belgique était à l'avant-garde dans ce domaine:
(https://diplomatie.belgium.be/fr/newsroom/nouvelles/2018/37eme_
session_du_conseil_des_droits_homme_discours_reynders
)


La campagne sanglante des commandos turcs en Europe

Par Jacques Follorou, Le Monde, le 15 mars 2018

Les justices européennes coopèrent pour empêcher les agents des services secrets turcs d’éliminer les responsables kurdes liés au PKK.

Les justices européennes veulent s’attaquer aux commandos itinérants des puissants services secrets turcs (MIT) contre les dirigeants kurdes liés au PKK. Depuis 2017, la Belgique, l’Allemagne et la France ont accru leur coopération judiciaire afin d’empêcher les agents du MIT d’agir à leur guise en surveillant et en liquidant les principaux chefs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Cette offensive a été relancée par le dépôt d’une plainte pour « menaces de mort », le 1er décembre 2016, à Bruxelles par Remzi Kartal, l’un des principaux représentants de la communauté kurde en Belgique. Sa démarche faisait suite à la réception, sur son téléphone portable, de trois messages émis d’un numéro ukrainien. Leur contenu permettait de faire un lien direct avec des événements visant des membres de la communauté kurde en Allemagne et en France, et montrait l’étendue du périmètre d’action du MIT.

« Tu té (sic) réjouis des déclarations de la personne de Brême. (…) Nous t’aurons toujours à l’œil jusqu’à ta mort », indiquait le premier message. L’allusion faisait référence à l’arrestation, fin 2016, à Brême, de Mehmet Fatih Sayan, suspecté de s’être fait passer pour un journaliste de la télévision kurde afin d’espionner les principales figures kurdes, dont Yuksel Koc, président de l’association des Kurdes d’Allemagne. Dénoncé par son ex-compagne, Sayan, présenté par le procureur, lors de son procès à Hambourg en octobre 2017, comme « un agent du MIT depuis 2013 », a été jugé pour espionnage. Il a été remis en liberté et n’a écopé que d’une faible peine, faute « de preuves », a dit le tribunal.

Le deuxième message – « nous avons donné la mort à ceux qui devaient être éliminés (…) un hasard que tu aies pu t’échapper » – évoquait l’assassinat, à Paris le 9 janvier 2013, de trois hautes responsables du mouvement kurde en France, Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Söylemez au siège du Centre d’information du Kurdistan (CIK). Le 16 janvier, Omer Güney, le chauffeur Mme Cansiz, l’une des fondatrices du PKK, se rendait à la police pour aider les enquêteurs. De témoin, il devenait vite le seul auteur présumé. La justice française a estimé qu’il travaillait pour le MIT et l’a renvoyé devant la Cour d’assises, mais l’action publique s’est éteinte avant qu’il soit jugé, après son décès de maladie, en décembre 2016.

Un policier et « un tireur d’élite »
Enfin, le troisième message – « nous allons faire en sorte que les gens qui t’entourent t’abattent » – faisait écho à d’autres éléments fournis par Remzi Kartal qui ont permis aux enquêteurs belges d’étendre, en juin 2017, le champ de leurs investigations. Il est, en effet, apparu qu’un salarié d’origine kurde, Haci A., avait été approché par son employeur, habitant à Lovendegem, en Belgique, pour qu’il travaille pour le « gouvernement turc », selon un document judiciaire belge. Cet homme a alors tenté de recueillir des informations sur Remzi Kartal et Zubeyir Aydar, un autre dirigeant kurde en Belgique, avant qu’il lui soit demandé de passer à l’étape suivante : « Liquider les personnes concernées », d’après le même document.

Placés sous surveillance, Haci A. et ses deux agents traitants ont été contrôlés, le 14 juin 2017, par des policiers à Bruxelles dans un véhicule immatriculé en France. Ces derniers, qui communiquaient avec des numéros de téléphone français, montrèrent leur carte de police turque en guise de papier d’identité. Le chauffeur et propriétaire de la voiture résidait, lui, à Argenteuil (Val-d’Oise). Deux jours plus tard, selon la justice belge, ces deux hommes rencontraient quatre autres Turcs, à Paris. Parmi eux, selon la même source, se trouvaient un policier turc de haut rang et « un tireur d’élite ».

La présence en France de ces individus a conduit la justice belge à émettre, le 14 octobre 2017, « une décision d’enquête européenne » par laquelle elle sollicitait l’aide du ministère public pour obtenir des éléments sur leurs agissements en France, susceptibles d’être rattachés au MIT. Des soupçons renforcés par le rôle de « coordination » des activités du MIT en Europe prêté, par la Belgique, dans sa demande d’entraide, à un haut responsable de la diplomatie turque à Paris.

La France avait déjà eu connaissance de menaces visant Remzi Kartal. Le réquisitoire définitif du 9 juillet 2015, dans l’affaire du triple homicide contre les dirigeantes kurdes à Paris, avait déjà conclu qu’Omer Güney, un Turc ultranationaliste infiltré, avait participé à une campagne d’assassinats lancée par le MIT, visant les cadres du PKK en Europe, « dont Remzi Kartal ». Que son nom apparaisse de nouveau, en tant que cible du MIT, montre que les services secrets turcs n’auraient pas cessé, depuis 2012, jusqu’à aujourd’hui, de traquer les responsables kurdes en Europe.

La sonorisation des parloirs d’Omer Güney, lors de son incarcération à Fresnes (Val-de-Marne), avait, par ailleurs, montré les liens étroits existant entre le suspect et des agents du MIT en Allemagne et en Belgique. Des perquisitions menées par la police allemande avaient même confirmé le projet d’évasion de Güney monté avec l’appui logistique du MIT, prévue lors d’un séjour à l’hôpital parisien de la Salpêtrière. Dans son enquête actuelle, la justice belge a, d’ailleurs, saisi son homologue allemande au regard de nombreux éléments de l’affaire Kartal rattachés à son territoire.

« Impunité »
Le gouvernement turc a toujours nié être impliqué dans les opérations visant les dirigeants kurdes en Europe. Le MIT a démenti, publiquement, le 14 janvier 2014, les accusations le concernant, notamment celles sur le triple assassinat à Paris. Fortes des éléments fournis par la Belgique et faute d’avoir obtenu justice, les familles des trois victimes ont déposé, lundi 12 mars, à Paris, une nouvelle plainte contre les coauteurs de ces assassinats en soulignant « la connexité qui paraissait exister entre ces entreprises criminelles en Europe ». Selon l’un de leurs avocats, Me Antoine Comte, « l’impunité de ce genre de crime, parce que la Turquie serait un pays ami, constitue un grave danger pour les opposants politiques réfugiés à Paris ».

Interrogé par Le Monde, Adem Uzun, principale figure du conseil exécutif du Congrès national du Kurdistan (KNK), basé à Bruxelles, qui fédère la communauté kurde en Europe, s’est dit peu optimiste sur l’avancée de la justice européenne face aux intérêts des gouvernements. « Les pays européens ne veulent pas d’assassinats en pleine rue, d’où les tactiques d’infiltration douce du MIT, mais je ne suis pas sûr que l’Europe se soucie pour autant du sort des responsables kurdes sur son sol. A ce jour, quand la justice fonctionne, c’est davantage pour dire à Ankara : “Attention, on sait ce que vous faites”, que pour condamner. Au grand jour, la Turquie dit respecter les traités internationaux mais, en réalité, elle agit comme un État bandit. »














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