Montag, 26. März 2018

Ahed Tamimi condamnée à 8 mois de prison !


Ahed Tamimi condamnée à 8 mois de prison !
Ahed Tamimi, militante de 17 ans de Nabi Saleh dont l'affaire a été largement portée à l'attention du monde entier, a été condamnée à huit mois de détention dans les prisons israéliennes à la suite de son jugement ce 21 mars 2018 au tribunal militaire d'Ofer, ont rapporté les médias palestiniens. L'accusation, après négociation, n'a retenu finalement que quatre chefs d'inculpation au lieu des douze initialement retenus, ce qui faisait courir le risque de 10 ans d'emprisonnement.

Dans l'acte d'accusation révisé, Ahed est accusée d'avoir entravé et agressé un soldat d'occupation dans le cadre du fameux incident dans lequel elle a giflé un soldat d'occupation sur les terres de sa famille, pour lui demander de partir. D'autres accusations d'"incitation" et d'allégations de discours politique ont été exclues du nouvel acte d'accusation, ainsi que cinq autres incidents dans lesquels elle a été accusée d'avoir agressé les forces d'occupation lorsqu'elles ont envahi son village, Nabi Saleh.

La mère d'Ahed, Nariman, est également emprisonnée et soumise à des accusations similaires concernant l'action du 15 décembre, au cours de laquelle Ahed a confronté un soldat d'occupation israélien envahissant son village aux côtés de son cousin, Nour. Nariman Tamimi a diffusé en direct la confrontation sur Facebook dans une vidéo qui est vite devenue virale, exprimant l'engagement des Palestiniens à résister à l'occupation. Ahed et sa famille sont des leaders dans le mouvement local de défense des terres palestiniennes à Nabi Saleh, confrontés à la colonisation illégale de Halamish (colonie sioniste près de Nabi Saleh) et des soldats d'occupation qui ont confisqué la source et les terres du village.

La grande majorité des affaires de tribunaux militaires en Palestine occupée se terminent par des négociations de plaidoyers. Les prisonniers palestiniens sont forcés de négocier des plaidoyers avec des menaces de longues peines qui représentent un danger bien réel, en particulier avec les accusations gonflées et les longues mises en accusation proférées contre les Palestiniens. Plus de 99% des procès militaires se terminent par une condamnation, et les longues peines sont devenues une norme, même pour de nombreux enfants. Les négociations de plaidoyer sont imposées aux Palestiniens par un système de "cour" colonial qui est conçu uniquement pour réprimer leur résistance et isoler les organisateurs et les dirigeants du peuple palestinien.

La sentence intervient seulement quelques jours après que la cour d'appel militaire israélienne a décidé, le 19 mars, que le procès d'Ahed devait se tenir à huis clos et loin de la vue du public. Mme Ahed et son avocate, Gabi Lasky, ont rejeté le procès à huis clos, d'autant plus que l'affaire a contribué à faire la lumière sur les pratiques israéliennes contre les prisonniers palestiniens, en particulier contre les enfants palestiniens ciblés, arrêtés et persécutés. Le cas d'Ahed a contribué à mettre en évidence la pratique systématique et continue de l'emprisonnement militaire et du procès de centaines d'enfants palestiniens chaque année.

Alors que la cour israélienne a justifié son ordonnance d'un procès à huis clos sur la protection des mineurs, l'armée israélienne a filmé et largement diffusé des images de l'arrestation d'Ahed et des politiciens israéliens ont demandé publiquement qu'elle passe le reste de sa vie en prison. Le village de Nabi Saleh a été soumis à des raids et des attaques répétées et à l'emprisonnement d'encore plus d'enfants de la famille élargie Tamimi.

Plus de 1,5 million de personnes à travers le monde ont signé une pétition pour exiger la libération d'Ahed et des milliers de personnes dans le monde ont participé à des centaines d'événements et d'actions pour exiger sa libération et celle de plus de 6 100 prisonniers politiques palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. La lutte pour libérer les prisonniers palestiniens et construire la solidarité pour leur lutte doit être poursuivie et intensifiée; l'action internationale a été essentielle pour maintenir la visibilité de l'affaire d'Ahed, et chaque prisonnier palestinien mérite également cette attention, cette solidarité et cette lutte.

Liberté pour Ahed Tamimi! Liberté pour tous les prisonniers palestiniens!
Source : Samidoun

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