Ahed
Tamimi, militante de 17 ans de Nabi Saleh dont l'affaire a été
largement portée à l'attention du monde entier, a été condamnée à huit
mois de détention dans les prisons israéliennes à la suite de son
jugement ce 21 mars 2018 au tribunal militaire d'Ofer, ont rapporté
les médias palestiniens. L'accusation, après négociation, n'a retenu
finalement que quatre chefs d'inculpation au lieu des douze initialement
retenus, ce qui faisait courir le risque de 10 ans d'emprisonnement.
Dans
l'acte d'accusation révisé, Ahed est accusée d'avoir entravé et agressé
un soldat d'occupation dans le cadre du fameux incident dans lequel
elle a giflé un soldat d'occupation sur les terres de sa famille, pour
lui demander de partir. D'autres accusations d'"incitation" et
d'allégations de discours politique ont été exclues du nouvel acte
d'accusation, ainsi que cinq autres incidents dans lesquels elle a été
accusée d'avoir agressé les forces d'occupation lorsqu'elles ont envahi
son village, Nabi Saleh.
La mère d'Ahed, Nariman, est également emprisonnée et soumise à des accusations similaires concernant l'action du 15 décembre,
au cours de laquelle Ahed a confronté un soldat d'occupation israélien
envahissant son village aux côtés de son cousin, Nour. Nariman Tamimi a
diffusé en direct la confrontation sur Facebook dans une vidéo qui est
vite devenue virale, exprimant l'engagement des Palestiniens à résister à
l'occupation. Ahed et sa famille sont des leaders dans le mouvement
local de défense des terres palestiniennes à Nabi Saleh, confrontés à la
colonisation illégale de Halamish (colonie sioniste près de Nabi Saleh)
et des soldats d'occupation qui ont confisqué la source et les terres
du village.
La grande majorité des affaires de tribunaux militaires en Palestine occupée se terminent par des négociations de plaidoyers.
Les prisonniers palestiniens sont forcés de négocier des plaidoyers
avec des menaces de longues peines qui représentent un danger bien réel,
en particulier avec les accusations gonflées et les longues mises en
accusation proférées contre les Palestiniens. Plus de 99% des
procès militaires se terminent par une condamnation, et les longues
peines sont devenues une norme, même pour de nombreux enfants.
Les négociations de plaidoyer sont imposées aux Palestiniens par un
système de "cour" colonial qui est conçu uniquement pour réprimer leur
résistance et isoler les organisateurs et les dirigeants du peuple
palestinien.
La
sentence intervient seulement quelques jours après que la cour d'appel
militaire israélienne a décidé, le 19 mars, que le procès d'Ahed devait
se tenir à huis clos et loin de la vue du public. Mme Ahed et son
avocate, Gabi Lasky, ont rejeté le procès à huis clos, d'autant plus que
l'affaire a contribué à faire la lumière sur les pratiques israéliennes
contre les prisonniers palestiniens, en particulier contre les enfants
palestiniens ciblés, arrêtés et persécutés. Le cas d'Ahed a contribué à
mettre en évidence la pratique systématique et continue de
l'emprisonnement militaire et du procès de centaines d'enfants
palestiniens chaque année.
Alors
que la cour israélienne a justifié son ordonnance d'un procès à huis
clos sur la protection des mineurs, l'armée israélienne a filmé et
largement diffusé des images de l'arrestation d'Ahed et des politiciens
israéliens ont demandé publiquement qu'elle passe le reste de sa vie en
prison. Le village de Nabi Saleh a été soumis à des raids et des
attaques répétées et à l'emprisonnement d'encore plus d'enfants de la
famille élargie Tamimi.
Plus
de 1,5 million de personnes à travers le monde ont signé une pétition
pour exiger la libération d'Ahed et des milliers de personnes dans le
monde ont participé à des centaines d'événements et d'actions pour
exiger sa libération et celle de plus de 6 100 prisonniers politiques
palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. La lutte pour
libérer les prisonniers palestiniens et construire la solidarité pour
leur lutte doit être poursuivie et intensifiée; l'action internationale a
été essentielle pour maintenir la visibilité de l'affaire d'Ahed, et
chaque prisonnier palestinien mérite également cette attention, cette
solidarité et cette lutte.
Liberté pour Ahed Tamimi! Liberté pour tous les prisonniers palestiniens!
Source : Samidoun
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