Freitag, 31. Mai 2013
François Hollande juge l'opération "Serval", au Mali, "réussie militairement"
François Hollande s'est exprimé lors d'un entretien télévisé, vendredi 31 mai, sur différents sujets de politique française et internationale, de l'intervention française au Mali à la coordination entre les différents services de renseignement en passant par la conférence de Genève sur la Syrie.
L'opération "Serval", "réussie militairement (et) pratiquement"
Le chef de l'Etat a considéré que l'opération "Serval", lancée au Mali en janvier par Paris, était "réussie militairement (et) pratiquement" et qu'elle devait à présent être "réussie politiquement" avec l'organisation d'élections dans ce pays du Sahel. M. Hollande a rappelé qu'elle avait pour objectif de "libérer le Mali de l'emprise terroriste".
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A présent, "des élections vont avoir lieu au Mali, un dialogue va être engagé avec les autorités du pays", a-t-il souligné, ajoutant que "la question de la sécurité du Mali sera garantie par l'intervention maintenant de l'ONU, qui se substitue à celle de la France et des pays africains".
Après avoir évoqué les récentes attaques terroristes au Niger, François Hollande a conclu que "là aussi, c'est aux Africains d'assurer leur propre sécurité et de lutter contre le terrorisme, mais la France sera à leurs côtés". Il a tenu à rappeler qu'il avait convié la semaine dernière les dirigeants africains à un sommet, en décembre à Paris, sur la sécurité en Afrique.
Une "meilleure coopération" entre les services de renseignement
Deux jours après l'arrestation de l'auteur présumé de la violente agression d'un militaire à la Défense le 25 mai, le chef de l'Etat a défendu le travail des enquêteurs et exclu de revenir sur la fusion des services de renseignement réalisée en 2008 (avec notamment les renseignements généraux (RG) intégrés à la direction centrale du renseignement intérieur). Mais, a-t-il aussi admis, "il faut qu'il y ait un meilleur suivi des informations locales par les services de renseignement".
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Dans cette affaire, la sous-direction de l'information générale (SDIG, ex-RG) avait transmis une note à la DCRI, présentant le suspect, Alexandre, 22 ans jeudi, comme se radicalisant. Manuel Valls a précisé, mercredi, qu'il y avait "beaucoup de notes de ce type, parce qu'il y a malheureusement beaucoup de fondamentalistes de ce type, ce qui n'en fait pas un terroriste. Et la note ne présente pas, que je sache, un profil djihadiste, c'est-à-dire quelqu'un qui se prépare, qui se forme à la violence".
François Hollande, de son côté, a assuré avoir "demandé qu'il y ait une meilleure coopération, elle est établie maintenant, entre la DCRI, c'est-à-dire le renseignement de l'intérieur, et la DGSE, le renseignement de l'extérieur (...) parce qu'on voit qu'il y a des individus qui passent de l'intérieur à l'extérieur ou de l'extérieur à l'intérieur". "Donc il faut que cette chaîne de coordination, d'information, de traitement, d'intervention puisse être absolument solidifiée", a-t-il insisté.
La conférence de Genève sur la Syrie doit "préparer l'après-Assad"
La conférence de Genève, envisagée pour engager des négociations de paix en Syrie, doit préparer la sortie du pouvoir du président Bachar Al-Assad, dont l'opposition ne peut accepter le maintien, selon François Hollande.
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"Genève, si cette conférence doit avoir lieu – et je souhaite qu'elle ait lieu –, cela doit être pour avoir une transition sans Bachar Al-Assad, parce que sinon comment l'opposition pourrait-elle accepter un tel processus ?" a demandé le président français. "Si cette conférence doit se tenir, c'est pour préparer l'après Bachar Al-Assad, pas une élection présidentielle où Bachar Al-Assad annonce déjà qu'il est candidat", a insisté le chef de l'Etat.
Pas d'intervention française dans le sud de la Libye
Selon François Hollande, les rebelles islamistes du Sud libyen sont probablement responsables de l'attentat à la voiture piégée contre l'ambassade de France à Tripoli, qui a fait deux blessés, à la fin d'avril. Sur le fait de savoir si un "groupe terroriste" basé dans le sud de la Libye était mêlé à cet attentat, le président français a déclaré : "Nous pensons que c'est le plus probable."
Lire : Paris s'inquiète de la création d'un foyer djihadiste en Libye
La France n'a reçu officiellement aucune revendication après cette action violente menée au cœur de la capitale libyenne.
Le chef de l'Etat français a démenti un article du Parisien évoquant une possible intervention française dans le sud de la Libye, où se sont réfugiés de nombreux rebelles après l'intervention armée de la France pour chasser les extrémistes islamistes du nord du Mali, en janvier.
"Il y a des règles pour toute intervention française, nous, nous intervenons dans la légitimité que nous confèrent les résolutions de l'ONU et dans aucun autre cadre", a affirmé M. Hollande. En revanche, "nous devons appuyer tous les efforts des autorités libyennes pour que nous puissions lutter contre le terrorisme", a-t-il affirmé.
Il a également confirmé que la France n'avait jamais été en mesure de confirmer la mort du chef islamiste Mokhtar Belmokhtar.
Le sort "inadmissible" du Franco-Camerounais Michel Atangana
Michel Atangana, né au Cameroun et naturalisé français en 1988 à la suite de son mariage avec une Française, avait été condamné à quinze ans de prison en 1997 pour détournement de fonds. Alors même qu'il avait purgé sa première peine, il a été de nouveau jugé en 2012 et condamné à vingt ans de réclusion supplémentaires.
Une situation "inadmissible" pour le chef de l'Etat, qui a affirmé l'avoir dit à son homologue Paul Biya.
François Hollande s'est aussi défendu de ne pas intervenir pour défendre les droits humains dans d'autres pays, comme la République démocratique du Congo (RDC) ou le Tchad.
Souhait d'un retour "le plus vite possible" du président Bouteflika
Le président français a déclaré enfin espérer "un retour le plus vite possible" dans son pays du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, hospitalisé à Paris depuis plus d'un mois et dont l'état de santé fait l'objet de nombreuses rumeurs.
"Il est en convalescence dans l'établissement des Invalides (un hôpital militaire parisien), où il se voit prodiguer tous les soins nécessaires, et il aura ensuite à rentrer, j'espère le plus vite possible, dans son pays", a affirmé François Hollande.
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