Nous reproduisons ci-dessous la lettre du prisonnier palestinien Bilal Kayed, dirigeant du Front Popualire pour la Libération de la Palestine (FPLP), écrite le 1er août 2016, à l'hôpital Barzilai à Ashkelon (Palestine occupée). Bilal Kayed est en grève de la faim depuis le 15 juin afin de dénoncer le refus des autorités à le libérer après avoir purgé sa peine de 14.5 ans et de la maintenir sous le régime de la détention administrative. Une centaine de prisonniers du FPLP l'ont depuis rejoint dans sa lutte. Une centaine d'autres prisonniers, appartenant à d'autres fraction de la résistance, ont fait des actions solidaires par des grèves de la faim ou le refus de rentrer dans les cellules. les prisonniers ont subi des raids, des transferts, des interdictions de visites familiales, de l'isolement et d'autres sanctions pour briser leur mouvement de protestation collective.
Lettre du gréviste de la faim Bilal Kayed
À mon peuple héroïque palestinien...
Gens libres du monde...
Dans cette étape difficile que je subis sur un plan personnel, dans la lutte contre la tentative de forcer ma soumission à l’occupation brutale qui a pris la décision de me liquider, pour rien d’autre que le fait que j’ai été aux côtés des prisonniers de mon peuple, défendant mes droits et leurs droits et les droits de leurs familles pour parvenir à accéder aux même conditions minimales de la dignité humaine. Il n’est pas étrange que je me trouve moi-même soutenu par l’ensemble de mon peuple, de ceux qui m’entourent avec leurs cris et leurs pleurs et leur soutien et font des efforts inlassables pour annihiler l’injustice qui a été infligée, à moi et aux prisonniers. Ce qui arrive est tout à fait en accord avec l’esprit d’entente nationale dans lequel j’ai été élevé, par vous, mon peuple et par les peuples libres du monde, où qu’ils soient. En Cisjordanie , se dressant contre l’oppression ; dans les terres occupées [de 1948], fiers et enracinés dans la terre et le respect de leur identité ; mon peuple héroïque dans Gaza victorieuse et tous les hommes libres du monde, de toutes les nationalités et de toutes les origines.
Je suis ici, aujourd'hui, terminant ma première étape dans ma bataille avec cet occupant brutal et j’ai annoncé ma deuxième étape, qui est celle de l’unité avec tous les prisonniers de tous horizons et partis politiques pour que nous puissions tous, collectivement, nous tenir à l'avant-garde de la lutte nationale, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons.
Après avoir reçu cette décision des tribunaux de l’occupation militaire (comme je l’attendais) [de rejet de son appel contre la détention administrative] ignorant ma liberté, la vie et la dignité, il est nécessaire que je réponde afin de faire face à cette décision brutale. Ainsi, à partir d'aujourd’hui, 1er août 2016, je refuse tous les examens médicaux proposés par les médecins de l’hôpital. J'exige mon retour immédiat en prison malgré la détérioration de mes conditions de santé, pour me tenir debout sur un seul front et sur une seule ligne dans les cellules de l’occupation, aux côtés de tous les prisonniers en révolte, élevant la voix avec force : Votre décision ne passera pas facilement ! Surtout après que l’occupation ait franchi une autre ligne rouge, encore plus dangereuse, en m’envoyant en détention administrative, ce qui vise à liquider tous les dirigeants du mouvement de prisonniers et ses cadres et ceux qui lèvent haut sa bannière en défense du droit des prisonniers à la liberté et à la dignité.
Mon peuple héroïque, l’heure du combat est arrivée. Je suis plein d’espoir. Car j’ai toujours su que vous, vous êtes le mur protecteur, défendant notre lutte. Ce que j’ai reçu de vous par vos luttes, vos sit-in, vos manifestations, me donne plus de détermination pour continuer vers l’avant jusqu'à la victoire. La liberté ou le martyre.
La victoire est inévitable.
Bilal Kayed
Hôpital Barzilai
1er août 2016
Source : Samidoun.ca - Traduction : A.C.
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